Bonjour à toutes et à tous,
Tout d’abord il convient de nommer ce que spirituel veut dire.
Dans le dictionnaire, il est dit :
- Qui est de nature de l’esprit, considéré comme une réalité distincte de la matière.
- Qui relève du domaine de la pensée, de l’esprit.
- Qui appartient à un domaine moral, distinct des réalités du monde sensible et de la vie pratique.
- Qui manifeste du piquant, qui amuse, fait rire : une répartie spirituelle.
Il semble qu’être spirituel est l’apanage de celles et ceux qui s’intéressent à l’esprit et qui donc portent leur attention sur une composante de notre nature qui serait distincte de la matière.
Après tout pourquoi pas.
Cependant une chose me chagrine. Cela supposerait qu’il puisse exister une séparation entre ce que nous nommerons l’esprit et la matière.
Pour une personne qui considèrerait son corps comme une entité individuelle qui naviguerait dans un monde lui-même séparé des autres entités, tout ceci peut se tenir.
En soi, je comprends cette distinction. Mais cette distinction n’a de réelle que la perception qu’elle nous invite à considérer.
Le monde matériel est avant tout un monde où la perception de la séparation créé une espèce de distorsion de la vérité pour créer une représentation relative et donc singulière de la vérité en manifestant ce que nous nommerons une réalité.
Cette réalité est la manifestation de notre manière de nous considérer et donc de considérer notre rapport au monde. En vérité, elle peut être envisagée comme un espace.
Cet espace est celui que nous nous accordons afin d’exister sur ce plan d’existence.
Il peut se décorréler en perception (seulement) des autres espaces représentant toute chose finie que je considère comme n’étant pas moi et donc extérieur à moi-même.
Nous naissons dans le monde matériel sur la base de ce que nous croyons être et plus largement de ce que nous croyons que la vie est. C’est ainsi que naitre dans ce monde c’est en quelque sorte prendre une place en occupant un espace.
Alors me direz-vous mais quel est le rapport avec ce qui est spirituel ?
Si la réalité que je développe est l’espace que j’occupe dans ce monde, l’esprit est l’outil qui permet de créer cet espace. C’est en quelques sortes l’agent qui permet la création de ma réalité.
Je n’en dirais pas plus sur l’esprit pour le moment.
Mais alors si mon esprit n’est qu’un outil, qu’est-ce qui lui donne vie et lui insuffle sa direction ?
Et bien c’est l’âme, relais de l’intention, qui insuffle la direction.
La spiritualité c’est le souffle divin qui fait tourner la roue du destin. C’est le souffle né de l’intention reçu par votre âme. Imaginer donc que la spiritualité est le souffle divin qui pénètre et guide votre esprit et qui permet de créer une réalité juste c’est à dire en adéquation avec à la fois avec la réalité que vous développez mais aussi en rapport avec la Vérité.
Bienvenue dans l’air du chemin de vie. Le chemin de vie est cette réalité, cet espace que crée la vie pour nous permettre de naviguer à la fois en relation avec notre réalité personnelle et la vérité.
Et bien être spirituel, c’est s’abandonner au mouvement qui nous fait cheminer à travers cet espace.
Si tel est notre chemin, garder des chèvres est tout autant spirituel que de théoriser sur notre nature.
Être spirituel dans un premier temps, c’est garder l’attention et donc être connecté au mouvement de mon chemin. Puis ce périmètre s’élargit. Il m’amène à considérer de plus en plus le mouvement de l’univers lui-même jusqu’à fusionner avec la Création.
Il existe donc une véritable progression dans ma manière de vivre et considéré la spiritualité. Elle est directement fonction de la manière dont je me connecte à elle et donc de la justesse d’être à Soi.
Être spirituel est inéluctable. Être spirituel ne demande fondamentalement aucune action qui ne soit librement décidé mais plutôt consiste à installer une confiance (foi) laissant place à une action librement consentie.
Et pourtant, mon voisin tue son chat avec cruauté. Il m’insulte, insulte mes enfants. Il n’observe aucune règle de bienséance. Il n’a que faire de mon existence. Il ne s’intéresse qu’à son confort apparent et à sa grosse voiture. Est-il un être spirituel ?
La première de nos réflexions serait de considérer que non.
Pourquoi ?
La vérité est qu’il est un être spirituel qui s’ignore. Tout comme le serait un enfant qui ne voit que le jeu et n’a pas vraiment conscience de ce qui est bien et de ce qui est mal.
Il évolue dans une réalité auto-référente qui ne considère que son propre point de vue. Pire que cela, il l’érige en vérité comme le ferai un Dieu. Il a alors créé son propre royaume dans le royaume de Dieu. Ici naît de ce que nous nommerons le démon.
Ce démon vit et espère pour lui-même. Il va donc essayer d’exister pour et par lui-même. Il va se nourrir de sa propre vision égotique et de toute celle qu’il rencontrera. Il va donc vivre à travers le regard des autres par ex. Il va vivre pour posséder ce qui semble lui manquer et surtout posséder tout ce qui est car de son point de vue tout existe pour le servir.
Bien évidemment avec cette version de lui-même, il va se heurter à la vie comme jamais. Car ce qu’il nourrit est une vision de la vie qui n’est pas conforme à ce qu’il est. Le pire dans tout cela, c’est qu’il incarne l’artisan de son propre malheur puisque c’est lui qui génère, par cette posture, l’antagonisme.
Ici naît cette notion de survie que nous connaissons tous.
Aussi, chaque fois que nous considérons être menacé dans notre propre survie, nous manifestons à nous-même ce mode de fonctionnement.
Pour être spirituel, il faut rompre avec ce schéma de mort qui consiste à nous opposer à notre nature et à notre chemin de vie.
Vous sommes des êtres spirituels mais cela ne fait pas que nous sommes spirituels !
Être spirituel, c’est communié toujours plus avec son divin. Peu importe là où nous en sommes. Ce qui est important c’est de cesser de nourrir le démon et d’accorder toujours plus notre attention sur le mouvement du monde et notre manière d’être et de cheminer dans le flot de la vie.
C’est s’ouvrir toujours plus au cœur de ce que nous sommes. C’est s’ouvrir à l’élan d’amour qui dissout le vide et restaure la communion entre l’âme, l’esprit et le corps.
Être spirituel, c’est aligner parfaitement notre essence et la présence.
Être spirituel, c’est s’accorder et vivre la raison fondamentale de notre chemin : la réalisation de notre être.
”A bientôt
Stéphane